Un peu d’histoire
Fondée en 1945 sur les décombres de la Seconde Guerre mondiale, l’ONU aspire à libérer le monde de la peur et de la barbarie en remplaçant le régime du droit du plus fort par celui de la force du droit.
Pour ce faire, les Nations Unies décident de rédiger un texte de référence qui formera « l’idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations ».
Un comité de rédaction est formé, sous la présidence d’Eleanor Roosevelt, composé de 18 membres dont le Français René Cassin, juriste et résistant, ancien délégué français à la SDN et futur prix Nobel de la paix. Le 10 décembre 1948, les 30 articles
de la Déclaration universelle des droits de l’homme sont présentés à Paris, au palais de Chaillot.
En précisant que « les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits », l’article 1er s’inspire directement de son illustre devancière, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
Lui succèdent le droit à la liberté, l’interdiction de l’esclavage, de la torture, de l’arrestation arbitraire, la liberté de pensée, de culte, de circulation, le droit au travail, à l’éducation, etc.
Mais la force de ces principes est limitée : bien que présentée comme le fondement de l’oeuvre législative de l’ONU, cette déclaration demeure symbolique car elle n’a pas de valeur juridique.
Inspirant ensuite une Déclaration des droits de l’enfant (1959) et un Pacte international relatif aux droits économiques et sociaux, civils et politiques (1966), aux dispositions théoriquement contraignantes pour les pays signataires,
la Déclaration universelle des droits de l’homme demeure un phare, une référence, la promesse d’un monde plus juste.
© La Poste – Jean-Yves Le Naour
Mon grain de sel à propos de l’expression "Droits de l’Homme"
Tous les autres pays utilisent plutôt la traduction dans leur langue de l’expression anglaise «
Human rights», si la France ne le fait pas c’est, parait-il parce que c’est nous les français qui avons inventé en premier la «
Déclaration des droits et des devoirs de l’homme et du citoyen» lors de la Révolution française.
Olympe de Gouges, doyenne des féministes, avait rédigé un texte intitulé «
Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne», oubliant au passage le mot "devoirs", sans doute parce que les femmes n'avaient pas encore à cette époque le
droit de vote qu'elles obtinrent en 1944 longtemps après leurs consœurs de Nouvelle-Zélande en 1893 et même de Turquie, terre d’Islam, en 1930.
Personnellement je n’aime pas le terme "Droits humains" qui est une belle paire de mots masculins et je lui préfère l’expression "Droits de la personne" où la parité masculin/féminin est respectée, ainsi que le duo singulier/pluriel. Par ailleurs je me demande si humains est un adjectif qui s'applique aux droits, dans ce cas il existerait donc des droits humains et
a contrario des droits inhumains, sinon il faudrait dire "Droits des humains".
B.L.