Jacques Bingen, né à Paris le
16 mars 1908 et mort à Chamalières le
12 mai 1944 (à 36 ans), est une figure éminente de la Résistance française, membre de la France libre dès 1940 puis délégué du général de Gaulle auprès de la Résistance intérieure française, du 16 août 1943 à son arrestation par la Gestapo le 12 mai 1944. Il se suicida pour ne pas parler, et son corps n'a jamais été retrouvé. Il est Compagnon de la Libération. Il est le beau-frère d'
André Citroën.
Jean Lacouture le considère comme « l'un des trois ou quatre personnages les plus exceptionnels qu'ait révélés la Résistance. »
Ancien élève de l'École des Mines et de l'École des Sciences Politiques, Jacques BINGEN était à la veille de la guerre, directeur d'une société d'armement naval de transports maritimes ; jeune patron, c'est déjà un grand administrateur.
Officier de liaison, il est blessé en juin 1940 et cité ; malgré ses blessures, il gagne le Maroc puis l'Angleterre.
À Londres,il dirige les services de la marine marchande de la France libre ; en marge de ses hautes fonctions, il suit jour après jour l'activité des mouvements de résistance a travers l'énorme quantité de rapports reçus de la Métropole.
Délégué du Comité français de libération pour la zone Sud, en août 1943, puis Délégué général par intérim. Jacques BINGEN se dépense sans compter et met au service de la cause qu'il défend les ressources exceptionnelles de son intelligence et de sa foi.
Victime d'un agent double et arrêté le 13 mai 1944, BINGEN réussit à s'échapper en assommant deux de ses gardiens; rejoint après une poursuite mouvementée.
Il n'est capturé qu'avec l'aide de nombreux soldats ennemis.
Mais il est détenteur des secrets les plus importants de la Résistance et plutôt que de s'exposer à les livrer par la torture, Jacques BINGEN, avec un courage héroïque, se donne la mort.